18/10/2020 à 17:54, B.G
Le contexte était spécial, mais les émotions restaient fortes. C’est en effet à quelques heures seulement de l’instauration du couvre-feu sanitaire à Lyon que le public du 12e Festival Lumière rendait hommage à Jean-Pierre et Luc Dardenne, à l’occasion de la traditionnelle remise du Prix Lumière. Le tout, dans un amphithéâtre du Centre des congrès limité à 1 000 entrées et strictement adapté aux contraintes sanitaires.
Pour autant, l’ambiance festive était bien là lors de cette soirée phare, point d’orgue d’une manifestation qui aura déjoué toutes les menaces que la crise sanitaire pouvait faire planer sur elle, accueillant un public nombreux dans des salles souvent pleines – même si, bien évidemment, adaptées à la situation. Pour un total de 388 séances et 165 œuvres projetées.
C’est avec une émotion commune et difficilement dissimulée que les deux réalisateurs, auteurs et producteurs belges ont reçu chacun leur prix Lumière, par les mains d’Emilie Dequenne et de Christine Plénus, entourés sur scène par d’autres proches et collaborateurs, tels le producteur Denis Freyd, le distributeur français Michel Saint-Jean, ou le producteur et vendeur Vincent Maraval. "Ce prix a pour nous une valeur unique, car il est le symbole d’un héritage tout aussi unique, celui des frères Lumière", a déclaré Luc Dardenne.
09/10/2020 à 18:54, B.G
Dans cette année particulière, la manifestation lyonnaise compte plus que jamais célébrer le 7e art, du 10 au 18 octobre, à travers le cinéma classique et un peu plus contemporain aussi qu'à l'accoutumée.
Après la fermeture des salles au printemps, une première depuis l’invention du cinéma par les frères Lumière en 1985 à Lyon, le festival lyonnais compte plus que jamais célébrer le 7e art dans les cinémas de la ville et de la métropole. "Depuis mars dernier, nous avons pu réfléchir sur la place que le cinéma occupe dans nos vies. Nous avons la réponse : elle est immense" écrivaient Bertrand Tavernier et Thierry Frémaux, président et directeur de l’Institut Lumière à l’occasion de la reprise des projections il y a quelques jours. Malgré la période perturbée, le festival qu’ils ont créé a réussi dans un délai raccourci à préparer un programme foisonnant, et qui donne un peu plus de place à des films à venir, qui en ont besoin.
Mais d’abord, rappelons que Luc et Jean-Pierre Dardenne, les cinéastes belges multi-primés dont deux Palmes d’or, recevront le 12e Prix Lumière– remis pour la première fois à un duo – comme déjà annoncé.
Ensuite, les invités d‘honneur du festival Lumière seront Viggo Mortensen, qui présentera son premier film comme réalisateur, Falling, Sabine Azéma, Thomas Vinterberg qui accompagnera son nouvel opus Drunk, Alice Rochwacher, Albert Dupontel et avec lui Adieu les cons, le compositeur franco-libanais Gabriel Yared. Tous échangeront avec le public au cours de masterclasses.
L'Américain Oliver Stone viendra également à Lyon pour accompagner la sortie de son autobiographie et présentera Né en 4 juillet en version restaurée. Une autre invitée sera Nana Mouskouri pour un hommage à Melina Mercouri, tandis que le festival rendra lui hommage à trois personnalités disparues en début d'année: Tonie Marshall, Michel Piccoli et Max Von Sydow.
Un invité exceptionnel de cette édition 2020 sera le Festival de Cannes : 19 titres des 56 que compte la sélection officielle 2020 seront projetés en avant-première comme Falling et Drunk (cf.liste ci-dessous). Et 70% de la sélection de Cannes Classics 2020 sera proposée, avec entre autres les 20 ans de In the mood for love, les 60 ans d’A bout de souffle, un documentaire sur Charlie Chaplin, des redécouvertes de Cannes 60,68,73 et 81.
Autres avant-premières de titres nouveaux et attendus, celles de Nomadland de Chloé Zhao avec Frances Mc Dormand, sélectionné à Venise et Toronto, celle de On the rocks de Sofia Coppola, produit par A24 et qui sera diffusé sur Apple TV, et celui de Aline de Valérie Lemercier, le biopic insipré de la vie de Céline Dion.
L’évènement sera aussi la célébration du centenaire du plus célèbre dialoguiste français Michel Audiard, conçue avec ses fils Jacques et Stéphane Audiard, à travers une vaste rétrospective.
L’histoire permanente des femmes cinéastes mettra à l’honneur l’américaine Joan Micklin Silver. Cette section est complétée par un retour sur des œuvres désormais restaurées de réalisatrices mises en avant précédemment (Lina Wertmüller, Ida Lupino, Wanda Jakubowska).
La section "Grands classiques du noir et blanc" permettra de redécouvrir des titres comme La grande illusion de Renoir (1937), Les contes de la lune vague après la pluie de Mizoguchi (1953), Voyage en Italie de Rosselini ( 954) ou Le septième sceau de Bergman ( 1957). A noter, deux ciné-concerts évènements La chair et le diable de Clarence Brown (1926) avec Greta Garbo et La femme et le pantin de Jacques de Baroncelli (1929) pour célébrer le muet.
La programmation compte bien sûr une sélection de documentaires inédits, cette année sur Jack Lemmon, Natalie Wood, ou sur les cinémas de Michel Audiard, Yves Robert ou Jean-Marie Poiré notamment.
Parmi les distinctions, le prix Fabienne Vonier 2020 sera remis à Sophie Seydoux, la présidente de la fondation Jérôme Seydoux-Pathé.
Le Salon du DVD, qui se tiendre le 11 octobre, sera l’occasion de revenir sur l’appel des 70 éditeurs vidéo qui demandent un plan de sauvegarde et de relance. Nathanël Karmitz sera lui le grand témoin du 8e Marché international du film classique, qui se teindra du 13 au 16 octobre et accueillera aussi le Portugal comme pays invité.