L’action se situe dans une Chine bien réelle, une Chine au quotidien où Zhang Yimou film avec autant de bonheur l’isolement des campagnes que le grouillement des villes. Il le fait avec un sens descriptif certain, en images simples mais très belles, rehaussées de touches colorées. La narration répétitive, s’enrichit chaque fois d’éléments nouveaux dans sa description d’une justice bancale. Loin d’être un drame réaliste, le film devient, par la grâce d’une mise en scène vive et inventive, une comédie drôle et cocasse – même si elle apparaît parfois douloureuse, tant le personnage de Qiu Ju est attachant. Cette femme chinoise représente magnifiquement la condition féminine par son énergie, son courage, sa générosité, sa détermination, par son obstination à tout simplement vouloir la reconnaissance de la dignité de l’être humain. Boudinée dans ses vêtements de paysanne enceinte, elle force la sympathie. Gong Li, absolument remarquable, fut très justement récompensée par un prix d’interprétation au Festival de Venise 1992. Quant au film, il obtint le Lion d’Or.