Le Sherlock Holmes chinois du VIIe siècle est de retour. Pour sa troisième aventure sous la direction survoltée de Tsui Hark, le détective Dee doit affronter une redoutable bande de guerriers masqués, empêcher que des sorciers ne mettent la main sur Dragon docile (sic) — son épée indestructible forgée à partir d’une météorite —, et, comme d’habitude, déjouer les complots de l’impératrice Wu, son ennemie jurée… Le plus fou des cinéastes hongkongais ne change pas une formule qui a fait ses preuves. Cette Légende des rois célestes, comme celle du Dragon des mers qui l’a précédée, en 2014, associe combats d’arts martiaux défiant les lois de la gravité, récit d’aventures feuilletonesque à digressions multiples et magie délirante dans des décors et des costumes d’un luxe extravagant. Pour concurrencer les blockbusters hollywoodiens, la franchise asiatique va toujours plus loin dans la démesure — au risque de l’épuisement du spectateur… Clou du film ? Un affrontement insensé (l’utilisation de la 3D étant, une nouvelle fois, très inventive) entre un King Kong albinos et un bouddha géant au corps constitué de milliers d’yeux. A part peut-être les cascades de Mission : Impossible, Fallout (lire page 58), il sera difficile de trouver plus spectaculaire à voir au cinéma cet été. Mais la prochaine fois, vénérable Tsui Hark, faites-nous une faveur : moins d’effets spéciaux, moins de plans et, surtout, moins de bruit !