Alain Quesnard appartient à la génération des garçons qui n'a pas conmu la guerre : il a vingt ans. Une éducation bourgeoise et les tendresses maladives d'une mère abusive ont développé chez lui une sensibilité rare dont l'acuité le fait souffrir. « Le Grand Dadais » décrit l'éducation sentimentale d'un adolescent parti du bon pied, d'un enfant attardé qui a imaginé la vie plus belle que nature : histoire d'un procès qui confronte, par une série de flashs-back, un jeune homme au sourire blessé, avec les moments essentiels de l'aventure malheureuse de son coeur : sa mère et le petit appartement, sa liaison trop naïve avec la tendre Emmanuelle qui se lassera de ne recevoir de lui que des serments, son ami Germain, Rastignac en miniature mais sympathique, qui l'initie à la Dolce Vita, la belle étrangère Patricia qui l'emmène à St-Tropez, fantasque, adorable, certainement amoureuse, mais dont les amours meurent avec les fleurs, enfin sa fuite et l'accident suivi d'un meurtre involontaire qui le conduit dans le box des accusés. Partagé entre le mépris et la tentation, Alain hésitera douloureusement. et se laissera tenter. Mais il ne sait pas que ce monde glacé qui le fascine - ces mannequins, ces automobiles rapides, ces millionnaires - joue un jeu. Or, Alain estime trop la vie, l'amour, la générosité et la beauté pour jouer et ne pas engager absolument son corps et ses sentiments. Une lucidité brutale révélera en lui une déchriure atroce : désemparé et enfin libre, il fuit St-Tropez et les êtres qui l'ont souillé pour apprendre une nouvelle solitude...