QUINZAINE DES RÉALISATEURS 2017
À l’ouest de Sumba
L’idée du personnage central de Marlina est né lors d’une discussion entre la réalisatrice Mouly Surya et Garin Nugroho, l’un des cinéastes indonésiens les plus connus. Ce dernier avait développé une histoire en quelques pages, s’inspirant d’un fait réel qui s’était déroulé sur l’île de Sumba. Le traitement séduit aussitôt la jeune réalisatrice et ses producteurs. Les possibilités cinématographiques vont en outre se révéler très riches, en raison de la nature très particulière de l’île de Sumba. Parmi les milliers composant l’archipel indonésien, elle a su se préserver de l’invasion touristique, la partie ouest ayant réussi à rester sauvage, préservant solidement coutumes et croyances locales. "Alors que l’Indonésie est un pays débordant de végétations, l’île de Sumba est extrêmement sèche, comme un mini-Texas!, souligne Mouly Surya. C’est l’une des provinces les plus pauvres du pays, le genre d’endroit où notre société moderne ne peut pas croire que certaines choses arrivent encore. Les gens portent des sabres en guise d’armes, et une bande de voleurs peut venir frapper à votre porte, en pleine campagne, vous informer qu’ils vont vous dérober tout ce que vous avez et qu’il n’y a rien que vous puissiez faire pour les empêcher." Le film, qui raconte le combat incroyable d’une femme pour sa survie, emprunte les codes du western tout en le revisitant d’une façon inspirée en se nourrissant notamment des peintures du Caravage. Judith décapitant Holopherne est notamment devenue l’une des références visuelles de la cinéaste, grâce à des conseils prodigués lors de son passage à l’atelier de la Cinéfondation. Composée par Zeke Khaseli et Yudhi Arfani, la bande originale achève de conférer à Marlina la tueuse en 4 actes, sa dimension épique.