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Que se passe t-il actuellement dans notre société ? Des campagnes contre le viol sont diffusées, on dénonce de plus en plus le sexisme présent dans les publicités, les femmes se battent pour cesser d’être perçues comme des objets. Côté cinéma, le 30 mars débarquera sur nos écrans le film FIVE considéré comme une « comédie générationnelle » dont on ressort « avec la banane » d’après certaines critiques.
Qu'en est-il réellement?
Le découpage et le montage de FIVE sont - à l’image de la bande son - maîtrisés, énergiques et entraînants. Mais est-ce suffisant pour en faire un film nécessaire ?
Si FIVE était un homme, on le qualifierait d’obsédé sexuel misogyne. Mais comme FIVE est un film, on va le qualifier tout de go d’objet obscène voire pervers, qui surfe sur un humour consternant. Le nombre d’insultes adressées à la gent féminine est inouï. Être une femme et assister à la projection de FIVE, c’est se faire insulter pendant une heure et demie, c’est se sentir salie en sortant de la séance, c’est avoir honte pour les comédiennes, c’est être en colère qu'un film destiné à la jeunesse en parle d'une façon si faussée.
FIVE est un film sans relations de personne à personne, ce qui est un comble pour un film sur l’amitié. On devine pourtant un vrai potentiel de jeu et une énergie intéressante chez chacun des acteurs mais ils sont malheureusement réduits à interpréter des personnages sans âmes. Les seconds rôles sont des pantins grotesques.
Et, en plus, on devrait en rire ? On devrait trouver qu’il parle d’amitié ? On est censé en ressortir heureux ? On devrait questionner comment un tel film a réussi à se faire produire, à être supporter par tant de chaines.
Devrions-nous être fiers que FIVE fasse partie du répertoire cinématographique français ? Que dit-il sur le cinéma d’aujourd’hui ? FIVE, c’est une bulle brillante qui nous attire par son ramdam mais qui, exposé en pleine lumière, se révèle insipide. Est-ce la vision de la femme que veut promouvoir le cinéma français auprès des jeunes ? Doit-on être complaisant et rester silencieux face à tant de mépris ? Non, car ce serait comme voir un jeune de 15 ans se faire gifler à côté de nous et ne rien dire. Par respect pour cette jeunesse à laquelle est destiné FIVE, pour tous ces adolescents et jeunes adultes qui sont censés s’identifier à des personnages aussi vulgaires, osons dire haut et fort que ce genre de cinéma dégrade la beauté de la sexualité, des relations, de la femme, de l’homme. FIVE n’est pas sur vous, FIVE n’est pas pour vous. Vous êtes bien au-dessus de ces caricatures d’humains.