Mae Holland est une jeune fille qui se morfond dans une vie un peu grise et un emploi sans envergure, jusqu'au jour où elle est embauchée par l'entreprise où tous les jeunes rêvent de travailler : The Circle. Le siège social de l'entreprise offre un cadre de vie a priori idéal. Mae est vite séduite par son nouvel environnement et par le discours de son dirigeant, Eamon Bailey. La jeune femme devient l'employée chouchoute de The Circle. Sa popularité au sein de l'entreprise est décuplée depuis qu'elle porte la nouvelle caméra Seechange, une lentille qui tient dans la paume d'une main et que The Circle a installée un peu partout sur la planète, filmant les faits et gestes des passants.
The Circle est une adaptation d’un roman de Dave Eggers. Le réalisateur James Ponsoldt explique son intérêt pour cette histoire de science-fiction qui se rapproche énormément de notre réalité : « Si l’histoire parle autant au grand public, c’est qu’on s’identifie totalement a` la protagoniste. Je me suis rendu compte que Mae est accro aux me^mes gadgets que moi. »
Le sujet est bien intéressant et nous fait questionner sur les informations que nous transmettons sur les réseaux sociaux. Sommes-nous assez prudents face aux renseignements que l’on divulgue sur Internet? Est-ce que les arguments positifs de The Circle, tels qu’empêcher l’enlèvement d’enfants ou permettre de capturer plus rapidement les criminels, doivent se faire au détriment de notre vie personnelle? Après trois films qui traitaient avec plus ou moins d’insistance du sujet de l’alcoolisme (Off the Black, Smashed, The Spectacular Now), James Ponsoldt semble avoir compris qu’il est parfois bon de se renouveler, et aborde un thème très différent (les nouvelles technologies, les réseaux sociaux, l’auto-Big Brotherisation volontaire, etc.). Certes, en essayant de nous faire comprendre que la technologie peut avoir du bon, mais qu’un usage irréfléchi n’est pas sans danger, il enfonce un peu une succession de portes ouvertes... mais pourquoi pas? Le thème est suffisamment riche pour qu’on s’y attarde un peu, d’autant plus que les pistes de réflexions sont multiples et potentiellement complexes (et donc passionnantes).
Il s'est écoulé presque quatre ans entre la parution du roman de Dave Eggers et la sortie du film. Entre-temps, Steve Jobs est mort, Edward Snowden nous a rendus moins naïfs, nous avons visionné la série Black Mirror et relu 1984 de George Orwell. Résultat: le propos de The Circle a perdu de son originalité et dépeint un univers où les bons et les méchants sont un peu trop caricaturaux pour être crédibles. Ce n'est pas un mauvais film pour autant. Emma Watson y est convaincante et certains effets de mise en scène sont ingénieux. The Circle a au moins le mérite de susciter une réflexion sur l'emprise toujours plus grande qu'exercent les multinationales comme Google ou Facebook sur nos vies. Mais ça n'en fait pas un grand film pour autant.