Xingxi (Brooke), chinoise, voyage seule à Alor Setar, au nord de la Malaisie. Elle y vit trois aventures distinctes, et comme parallèles, dont le point de départ est identique : une journée de grande chaleur, au bord d’un chemin perdu, elle est victime d’une crevaison de vélo. Dans chacune de ce que le titre appelle « aventure », la question du destin est centrale. Mais celle-ci ne résonne bien sûr pas de la même façon selon les traits de caractère de Brooke qu’isole chacun des récits : d’abord voyageuse, elle devient anthropologue, pour enfin s’assumer en jeune divorcée, esseulée. Le personnage prend de l’ampleur chaque fois que le film provoque son propre "reset", et pourtant, le mystère s’épaissit à mesure que l’émotion intérieure se fait concrète, intime. Le film forme une succession de miroirs, à la réflexivité de plus en plus intense. Et cet écho en vient même à traverser l’histoire du cinéma, convoquant les films d’Éric Rohmer, clairement cités par ses thématiques ici partagées (incertitudes, hasard et destin, rencontres révélatrices) mais surtout dans le rôle important porté par l’acteur rohmérien par excellence, Pascal Greggory, qui tentera d’aider Brooke à se retrouver, pleinement.