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Galéjons
Sur le port de Sainte-Maxime, un jeune homme confie à un homme d’âge mûr être méchant, déplaisant et aimer le mal car cela le pousse à éprouver du remord et qu’il apprécie cette souffrance. Le même soir, mais cette fois sur la jetée, le jeune homme surprend l'homme d’âge mûr importunant une jeune femme. Après avoir fait fuir son aîné, le jeune homme lie connaissance avec celle-ci. Elle confie s’appeler Natacha et attendre l’homme qu’elle aime. Lui se prénomme Fédor, en hommage à Dostoïevski, est instituteur et promet de ne jamais lui mentir s’ils se revoient. Elle accepte si ce dernier ne cherche pas à l’aimer. Commence alors entre eux une étrange discussion qui va durer quatre nuits entre fantasme et réalité…
Adaptation personnelle du Nuits blanches de Dostoïevski, présenté comme Antidogma 10, ce nouveau film de Paul Vecchiali, par ailleurs fondateur de l’école de cinéma Diagonale, joue astucieusement des lumières, de l’aspect littéraire des dialogues, du cadre, des regards, des voix… pour nous amener, entre romantisme et onirisme, à nous interroger sur la réalité même de l’existence de Natacha. Prix de la critique indépendante et du meilleur réalisateur (Locarno-2014).
Cinéma d'un autre temps tourné avec les moyens sophistiqués d'aujourd'hui (Canon 5D) où le langage littéraire se mêle à la sonnerie d'un téléphone portable, ce film d'un charme indéniable reste gravé longtemps dans notre mémoire à la manière d'un rêve dont on regrette de ne pas avoir connu la fin. Alors laissons-nous aller et galéjons tout de go.