3 | 2 | 3.5 |
Un film qui tombe à pic pour se préparer à l'été ! Il fait chaud à Lisbonne, c'est les vacances. Rita et Sara, deux ados de quinze ans ont donc tout leur temps pour… ne rien faire ! Mais pas question ici d'ennui, il s'agit plutôt de profiter de n'avoir aucune obligation, aucune contrainte : prendre le soleil les pieds dans l'eau sur la terrasse de l'appartement familial, se retrouver à la table d'un café, écouter de la musique, être ensemble… On est très loin dans ce film de la représentation d'une jeunesse en recherche de sensations fortes ou de fêtes ininterrompues. Ici le quotidien est doux et sucré au naturel. Le cadre familial est stable et aimant, les relations équilibrées, et les deux ados, loin d'être en crise existentielle, sont plutôt épanouies et heureuses…
À partir de cet état de fait s'ouvre le chemin de tous les possibles ! Parce que cette forme de plénitude rend les deux copines disponibles pour toute aventure, toute rencontre… Et c'est exactement ce qui se passe. L'échange d'un mot au pied de l'ascenseur avec le nouveau voisin (à peine la quarantaine et père d'une petite fille) fait chavirer le cœur et les rêves de Rita qui se met en tête de le séduire… Mais pas si simple de parvenir à ses fins face à un adulte qui ne voit en elle qu'une gentille gamine. C'est là que le film prend une tournure tout à fait inattendue ! La banalité du quotidien est petit à petit perturbée par des éléments et des situations étranges et nous emmène vers de nouveaux horizons. Impossible de savoir à quel moment on perd pied avec la réalité mais le film devient onirique, fantaisiste, rempli de mille couleurs, sans que jamais ces intrusions extraordinaires ne nous étonnent.
Il est assez rare de voir des films dans lesquels la malveillance n'a aucune place. On a peut-être tendance à croire que les gens ordinaires et plutôt heureux n'ont pas d'histoires à raconter ? Ce film est la preuve du contraire. Il nous fait revivre l'insouciance de l'adolescence qui peut s'épanouir pleinement sans nécessairement tomber dans la perversion du monde adulte. Pour une fois, c'est plutôt la magie rêvée de l'enfance qui vient s'imposer comme une évidence aux sceptiques et aux rabat-joie. Le film fait tomber toutes les barrières et nous amène tout naturellement à croire en l'amour au-delà de tout jugement social normé.
Et puis ajoutons que les deux jeunes comédiennes sont assez épatantes : leur désinvolture et leur manière de chercher des signes du destin dans les chansons d'un I-pod valent le détour autant que la malice dont elles font preuve pour orchestrer des rencontres inopinées avec le fameux voisin. Leur fraîcheur et leur insouciance nous renvoient à une certaine époque ou rien n'était vraiment important et où la légèreté primait sur tout le reste. C'est dans cet état qu'on sort du film : le cœur léger et l'esprit rechargé en vitamine D, parce qu'on y prend aussi une bonne dose de soleil !