Rester enfermé jour et nuit, ne pas sortir, ne pas même oser regarder dehors, c'est trop dangereux. C’est le quotidien d'une famille de Damas en Syrie, en pleine guerre. Une famille ordinaire et parmi d'autres qui fait ce qu'elle peut pour continuer à vivre, au jour le jour. Oum et les siens ont accueilli par solidarité un couple et leur bébé. L'appartement est constamment verrouillé. Tout y est organisé en fonction de la pénurie. Il s'agit tous les jours de tenir un jour de plus. Pendant ce temps, les bombes se rapprochent de plus en plus de l'immeuble où vit la famille... Tiraillés entre fuir et rester, ils font chaque jour face en gardant espoir. Le second film du réalisateur et scénariste Philippe Van Leeuw (« Le jour où Dieu est parti en voyage » (2009)) montre une autre facette de la guerre en focalisant son attention sur les civils pris au piège dans leurs appartements. Ce huis-clos réussit avec sobriété à capter notre attention notamment par le jeu des comédiens parfaitement dirigés. Hiam Abbass, toujours aussi juste, qui interprète Oum Yazan avec une force confondante ; Juliette Navis, superbe dans le rôle de Delhani, la bonne ; Diamand Bou Abboud, l’interprète du rôle de Halima, la découverte du film. Philippe Van Leeuw crée un véritable thriller psychologique envoûtant et mélancolique.