Bénedicte est pilote de course, Gino, lui, vendeur de voitures. Lorsqu'ils se rencontrent, le coup de foudre est immédiat. Mais Gino a un secret inavouable, il n’est pas celui qu’il prétend être. Hybridation entre le film de gangsters et le mélodrame, « Le fidèle » s’entame sur une première partie tout en maîtrise et en élégance, construite autour de son couple de cinéma aussi convaincant que séduisant (Adèle Exarchopoulos et Matthias Schoenhaerts) et d’un secret qui finira peu à peu par les éloigner.
Le film bascule dans sa deuxième partie, négociant assez mal son virage dans le mélodrame. La faute à une escalade de retournements et d’invraisemblances notamment liés à une phobie des chiens dont souffre Gino et qui, d’abord anodine, finira par devenir déterminante pour le jeune couple. Le film s’emballe, laissant sur le bas-côté son spectateur qui ne voit plus que les successives surenchères du scénario à un moment où la tension émotionnelle est pourtant censée être à son maximum. Étrangement, ce romantisme échevelé et ce goût de l’excès, assumés par le réalisateur de Bullhead, confèrent au Fidèle une forme d’innocence et de charme paradoxal.