Rétrospective Kira Mouratova à la Cinémathèque Française et 5 films au Reflet Médicis
Brèves rencontres (1967, 1 h 30), Les Longs adieux (1971, 1 h 35), Parmi les pierres grises (1983 1h 23), Changement de destinée (1987 1h48), Le Syndrome asthénique (1989, 2 h 33)
L’œuvre soviétique de Mouratova (1958-1989) a souvent été considérée comme l’une des plus exemplaires en termes de censure exercée dans le cinéma durant la période de la stagnation, puis durant la Perestroïka en URSS. Cette œuvre offre en outre un cas d’analyse intéressant dans la mesure où la situation excentrée de Mouratova et du studio dont elle dépend multiplie les étapes de contrôle entre Odessa, Kiev et Moscou ainsi que les instances politiques. Encore faut-il comprendre ce qu’on appelle trop évasivement « censure » dans le système de production-distribution soviétique. Le cas de Parmi les pierres grises (Sredi seryh kamnej, 1983) est sans doute l’un des plus fameux qu’ait connus Kira Mouratova car l’un des plus violents des années 1970-1980. Il se termine en effet par le renvoi de la cinéaste du studio d’Odessa, situation rarissime en Union soviétique où le chômage n’existant pas on préfère laisser les gens sans travail ou les employer à d’autres tâches que de les renvoyer officiellement. Ce cas est ici examiné dans le détail de son processus via la compilation des dossiers d’archive du studio et des instances administratives et politiques.