« Cellule 34 » et les pieds nickelés
C'est une histoire qui ferait rigoler le plus sinistre des neurasthéniques : elle est tout ce qu'il y a de vraie et a néanmoins toutes les apparences d'une farce délirante et cocasse… On rit certes beaucoup à écouter les protagonistes du film se dépêtrer de cette affaire, mais on est aussi un brin admiratif de leur capacité à imposer tranquillement et avec bonne humeur leur volonté infatigable de résister à ce qui les défrise, irréductibles villageois qui mènent leur révolution tranquillement depuis un petit bled de l'Hérault à quatre pas d'ici.
L'histoire du film commence sous le règne de Sarkozy : un petit village de campagne, à deux pas de Montpellier, son clocher, sa mairie et… son bureau de tabac, atypique et animé, où tout le village passe et où se retrouve une poignée de trublions qui fourrent leur nez partout, affichent leurs convictions et publient une gazette qu'ils ont nommé « La Commune ». Rien ne saurait les faire taire tant l'exercice de l'expression démocratique fait partie de leurs gênes… D'aucuns les trouvent sacrément casses-burnes (ceux qui détiennent un embryon de pouvoir), mais pour pleins d'autres, ils sont les indispensables « emmerdeurs jouissifs » qui empêchent l'enlisement des cervelles…
Depuis quelques temps, Sarkozy et ses proches reçoivent par la poste des lettres de menace d'un « corbeau » accompagnées de balles de 9mm… Branle-bas de combat, mobilisation générale dans la brigade anti-terroriste : tous les flics de France sont sur les dents avec pour priorité absolue de dénicher le (ou les ?) dangereux terroriste qui recycle ainsi ses balles perdues.
C'est une brigade entière qui va donc débarquer en force et aux aurores dans le bled de nos joyeux pépères contestataires, sans que le buraliste ait eu le temps d'enfiler son caleçon. Arrêtés, menottés, embarqués, cuisinés : Pierre blondeau, Jeannot le Suisse, le Renard argenté sont soupçonnés d'être les terribles terroristes qui osent menacer le président de la République… Mais pourquoi eux ? Hein ? Je vous le demande…
C'est fendard et Daniel Mermet, complice de longue date d'Olivier Azam (Chomsky et Cie, Howard Zinn et plein d'autres collaborations pour Là-bas si j'y suis) a été le premier à faire venir la petite bande pour la fête de l'Huma (à écouter sur le site de Là-bas si j'y suis).