Dans un futur lointain, sur une planète sauvage, Roxy, une adolescente solitaire, délivre une criminelle ensevelie sous les sables. A peine libérée, cette dernière sème la mort. Tenues pour responsables, Roxy et sa mère Zora sont bannies de leur communauté et condamnées à traquer la meurtrière. Elles arpentent alors les territoires surnaturels de leur paradis sale…
Marquant les esprits en 2018 avec son premier long-métrage Les garçons sauvages, mélange improbable entre Jules Vernes et Kenneth Anger, Bertrand Mandico nous transporte à nouveau dans un monde étrange et envoûtant, fusionnant le western et la science-fiction. C’est peu dire que son univers est singulier, tant aujourd’hui le dogme du naturalisme domine dans le cinéma hexagonal – à quelques exceptions près. Convoquant aussi bien Méliès, Cocteau, l’expressionnisme allemand, la peinture romantique et le cinéma expérimental, After blue (paradis sale) n’en reste pas moins personnel, vivant et émouvant. Tourné en pellicule, le film épouse la forme de l’épopée mythologique au cours de laquelle Roxy et Zora, en parcourant des contrées dangereuses, rencontrent des guerrières implacables et d’autres êtres fantastiques. Mandico s’affirme en artisan et bricoleur de génie – il crée directement sur le plateau les trucages et effets optiques comme au temps du cinéma muet – offrant à nos yeux émerveillés des séquences féeriques d’une beauté plastique sidérante. Mandico s’impose ainsi en véritable esthète et nous rappelle une citation de Victor Hugo : « la forme, c’est le fond qui remonte à la surface ». Oubliez donc votre quotidien et plongez à corps perdus dans ce trip poétique et sensitif.