FESTIVAL DE CANNES - COMPÉTITION
Deuil pour deuil
Prix de la critique internationale à la Quinzaine pour son premier long métrage, Le matos et la thune en 2001, le cinéaste roumain Cristi Puiu a obtenu le prix Un certain regard pour La mort de Dante Lazarescu en 2005, avant de revenir dans cette section en 2010 avec Aurora . Sieranevada met en scène le doute existentiel d’un médecin, 40 jours après la disparition de son père. Puiu s’y est inspiré de sa propre expérience quand, membre du jury Un certain regard en 2007, il a dû rentrer chez lui précipitamment pour assister à l’enterrement de son propre père et à la commémoration qui s’en est suivie. Il s’interroge ici sur les conséquences qu’engendre la disparition d’un être cher sur le reste de sa communauté et, plus largement, sur la place réelle qu’occupe l’individu par rapport au reste du monde. En l’occurrence, ce questionnement abyssal se nourrit ici de préoccupations sur la situation de la Roumanie et le contexte international circonscrites dans le cadre de la règle des trois unités, l’essentiel du film se déroulant dans l’appartement où se réunissent les proches du défunt. “La caméra est donc un homme invisible, explique le réalisateur, ou, dans le cas de mon film, le défunt! Moi, j’ai des choses à régler avec la mort et là je me suis dit: c’est l’histoire idéale!”