Takako (Setsuko Hara) vient de quitter son mari et retourne s’installer avec son enfant chez son père (Chishu Ryu) qui a été lui-même délaissé par son épouse partie vivre avec un autre homme voici une vingtaine d’années. Au sein de la maison familiale se trouve également Akiko (Ineko Arima), la jeune sœur, qui pense que sa mère est morte. La découverte comme quoi cette dernière habite en fait non loin de chez eux, tenant un café, consterne les deux sœurs qui ne comprennent pas comment elles ont pu être abandonnée de la sorte. Moralement fragile, Akiko décide dans le même temps de se faire avorter, son ami fuyant les responsabilités de la paternité…
Œuvre à part, d’une noirceur singulière, dans la filmographie d’Ozu, Crépuscule à Tokyo dépeint les mœurs de la jeunesse d’après-guerre tout en évoquant, par son récit et ses décors, certaines de ses œuvres mélodramatiques du muet. Ozu épure sa mise en scène et livre ce film remarquable, d’une grande sobriété. Crépuscule à Tokyo est aussi son dernier long-métrage tourné en noir en blanc.
Un film bouleversant.