Relève - histoire d'une création TP

Vous aimez ce film, notez le !
La note moyenne actuelle est de 16,00 pour 1 vote(s)
Benjamin Millepied, danseur chorégraphe français, est nommé directeur de la danse de l’Opéra National de Paris en novembre 2014. Sa jeunesse, son regard moderne, sa culture et sa notoriété doivent apporter un renouveau dans la prestigieuse institution. Aussi bien dans ses choix créatifs que par ses méthodes de travail auprès des jeunes danseurs du corps de ballet, Benjamin Millepied va révolutionner les codes de la danse classique. RELÈVE raconte le processus de création de son nouveau ballet 'Clear, Loud, Bright, Forward', une incroyable épopée pleine d’énergie.
  • Titre original : Relève - histoire d'une création
  • Fiche mise à jour le 08/05/2019
  • Classification : Tous publics
  • Année de production : 2015
  • Réalisé par : Thierry Demaizière, Alban Teurlai
  • Date de sortie : 07 septembre 2016
  • Date de reprise : non renseignée
  • Distributeur France : KMBO
  • Distributeur international : Mk2 Films
  • Durée : 127 minutes
  • Origine(s) : France
  • Genre(s) : Documentaire
  • Pellicule : couleur
  • Format de projection : Scope
  • Format son : 5.1
  • Visa d'exploitation : 145080
  • Indice Bdfci :
    66%

Vos commentaires et critiques :

La méthode Millepied

Le 1er Novembre 2014, Benjamin Millepied, danseur et chorégraphe français mondialement célébré, est nommé Directeur de la Danse de l'Opéra National de Paris, succédant à Brigitte Lefèvre qui y avait officié pendant vingt ans (on la voit longuement dans La Danse, autre magnifique documentaire consacré à l'institution, réalisé par Frederick Wiseman). Sa jeunesse, son dynamisme, sa culture et sa notoriété doivent apporter un renouveau dans la prestigieuse institution. Aussi bien dans ses choix créatifs que par ses méthodes de travail avec les jeunes danseurs du corps de ballet, Benjamin Millepied va faire bouger les lignes, révolutionner les codes de la danse classique, faire souffler un grand vent de liberté… Sur le papier, ça avait vraiment de la gueule.
Le film suit le processus de création de son nouveau ballet, « Clear, Loud, Bright, Forward », des premières impressions de Millepied à l'écoute de la musique originale jusqu'à la première représentation publique sur la scène de l'Opéra Garnier. Entre ces deux moments, c'est tout un monde qui s'invente et se construit, toute une formidable machinerie humaine, artistique, technique qui se met en branle. Les répétitions bien sûr, les doutes et les douleurs des danseurs, les coups de stress, mais aussi les costumes, les lumières, le manque permanent de temps, de matériel, les lourdeurs administratives qui figent le moindre changement… et même une grève des techniciens.
Sans oublier que nous, spectateurs, avons en tête tout au long du film une réalité que Benjamin Millepied et sa troupe ignorent complètement : sa démission de son poste de Directeur qui adviendra quelques mois plus tard… Trop ambitieux ? Trop moderne ? Trop impatient ? Trop audacieux et outrecuidant pour cette vieille dame corsetée dans les traditions et le poids de sa prestigieuse histoire ? Le défi de l'Opéra de Paris dans lequel Millepied s'est plongé corps et âme, au risque de bousculer, d'agacer, restera le mystère et peut-être la première grande déception de sa carrière.
En tout cas, à le voir déambuler dans les couloirs de l'Opéra, sweat et baskets, portable ou tablette numérique toujours à portée de main, à l'observer danser et parler avec ses jeunes danseurs (il a préféré aux étoiles confirmées les jeunes pousses au talent à éclore, ce qui lui a été fortement reproché), à le voir pester contre un plancher en bois certes historique mais si peu confortable pour le dos des danseurs, on se dit que Benjamin Millepied a subi lui aussi de plein fouet le choc des cultures et des générations. La star internationale à l'aise avec les milliardaires aussi bien qu'avec le show-biz et les collectifs de jeunes artistes a sans doute fait trop de vagues au pays de « Gisèle », il a peut-être voulu aller trop vite, sans doute fait preuve de maladresse dans la gestion de cette vénérable compagnie considérée comme « l'une des plus délicates à diriger »… Mais qu'importe. Ce qui compte, c'est la danse et la création. Et ce beau film qui laissera la trace du passage à l'Opéra de Paris d'une étoile filante…