En nous

Vous aimez ce film, notez le !
Personne n'a encore voté pour ce film !
Dix ans après Nous, princesses de Clèves, Régis Sauder retrouve ses lycéens. Que reste-t-il de leurs espoirs de liberté, d’égalité et de fraternité ? « Je sais bien qu’il n’y a rien de plus difficile que ce que j’entreprends », cette phrase de Madame de Lafayette résonne plus que jamais en eux. En nous.
  • Titre original : En nous
  • Fiche mise à jour le 11/03/2022
  • Année de production : 2021
  • Réalisé par : Régis Sauder
  • Date de sortie : 23 mars 2022
  • Date de reprise : non renseignée
  • Distributeur France : Shellac
  • Distributeur international : non renseigné
  • Durée : 99 minutes
  • Origine(s) : France
  • Genre(s) : Documentaire
  • Pellicule : couleur
  • Format de projection : 2K, 1.85
  • Format son : 5.1
  • Visa d'exploitation : 153390
  • Indice Bdfci :
    65%

Vos commentaires et critiques :

En 2011, Régis Sauder a réalisé un documentaire qui nous avait enthousiasmés : Nous, princesses de Clèves. Il filmait des jeunes scolarisés des quartiers Nord de Marseille qui s’inspiraient du roman de Madame de La Fayette (à l’époque raillé de manière obscène par un président de la République du nom de Nicolas Sarkozy) pour proclamer avec elle : « Je sais bien qu’il n’y a rien de plus difficile que ce que j’entreprends », comme une injonction à ne jamais baisser les bras, à s’armer de courage. Et du courage, ils savaient qu’il leur en faudrait pour s’extirper de leurs quartiers stigmatisés. On buvait alors comme du petit lait leurs réflexions, leurs aspirations, leurs angoisses. Inquiets avec eux en attendant les résultats du Baccalauréat… Quand arrivait le générique de fin, une seule question nous occupait l’esprit : qu’allaient-ils devenir ? Il s’appelaient Morgane, Abou, Armelle, Albert, Cadiatou, Laura…
C’est donc avec un grand bonheur qu’on les retrouve, 10 ans plus tard, avec leurs récits tantôt drôles, touchants ou indignés, quand ce n’est pas les trois à la fois. Mais au-delà de cette photographie instantanée, c’est l’occasion de prendre la température, de notre époque. Il n’est pas du tout nécessaire d’avoir vu le premier film pour comprendre la distance parcourue par ces jeunes épatants, pour saisir l’évolution de l’époque, les constats dressés par tous et par Emmanuelle qui fut leur enseignante de français, toujours aussi passionnée et passionnante. Pourtant la désillusion rôde, amplifiée par la crise sanitaire, les cours à distance, le peu de soutien apporté aux professions essentielles, à celles et ceux qui portent à bout de bras ce qui reste du Service Public et de ses idéaux. Comment continuer à contrebalancer les inégalités qui s’accroissent de jour en jour ? Ces jeunes gens, avec leurs difficultés, leurs réussites ne sont-ils pas une preuve vivante que les territoires perdus de la république n’existeraient pas si seulement on donnait de vrais moyens à l’éducation, à la formation ? Un film formidable !