Après Les Jours heureux, après La Sociale, Gilles Perret consacre son nouveau documentaire à Jean-Luc Mélenchon. Avec ses hauts, ses bas, sa tendresse, son humour et sa virulence, Mélenchon est de fait un vrai personnage de cinéma. Qu’il soit haï ou adulé, il ne laisse pas grand monde indifférent. Sa campagne présidentielle de 2017 n’a ressemblé à aucune autre dans le paysage politique contemporain. C’est durant ces moments intenses de sa vie, et de celle de la France, que Gilles Perret l’a accompagné au plus près. Une période propice à la découverte des côtés moins connus d’un homme indissociable de sa pensée politique.
« À l’origine de presque tous mes documentaires, il y a une rencontre marquante avec un personnage qui déclenche l’envie d’un film. Je ne connaissais pas personnellement Jean-Luc Mélenchon avant que je fasse son interview pour les besoins du film Les Jours heureux et qu’il vienne voir La Sociale. J’ai tout de suite été frappé par sa personnalité et le ton très direct qu’il a donné à nos discussions. C’est un affectif. Par ailleurs, j’ai toujours été un passionné de politique et avoir la possibilité de me glisser à l’intérieur d’une campagne électorale, c’était un rêve qui trouvait là l’occasion de se réaliser.
« Je lui ai fait part de ma vision du tournage : être partout avec lui, ne pas rester à la porte comme les journalistes qui s’apprêtaient à le suivre. J’ai précisé que je travaillerais seul, au plus proche, pour
être vraiment dans l’intimité de sa campagne. Pas facile pour lui d’accepter de se faire filmer de cette façon à un moment où tout est exacerbé et où les enjeux sont énormes. Il fallait une confiance réciproque et un respect mutuel.
« Le propos de ce film est de montrer ce que j’ai vécu de l’intérieur avec le maximum de sincérité et sans artifice. J’ai volontairement choisi au montage de n’utiliser ni voix off, ni musique, afin de laisser vivre les images brutes. Le résultat, je pense, c’est que ceux qui aiment Jean-Luc Mélenchon vont le trouver formidable et ceux qui le détestent vont continuer à le détester. Par contre, je pense que tous vont découvrir des facettes du personnage qui ne sont pas celles que l’on voit habituellement dans les médias. » Gilles Perret