QUINZAINE DES RÉALISATEURS 2019
Vivre sa vie
L’idée de And Then we Danced est venue à Levan Akin, réalisateur suédois d’origine géorgienne, en regardant l’attaque d’une gay pride à Tbilissi en 2013. “J’ai décidé de me rendre là-bas afin de voir si je pouvais faire un film sur la situation LGBT.” Il commence par y rencontrer divers protagonistes, amassant ainsi notes et idées qui déboucheront sur un scénario écrit en quelques semaines, afin de faciliter le financement du projet. Le tournage a commencé à l’automne 2018 sans que rien ne soit encore sécurisé. “Au début, je ne savais même pas si je faisais un documentaire ou une fiction.” Levan Akin choisit de tourner dans un environnement réel, avec les personnes rencontrées lors de sa période de recherche. “Nous ne savions généralement pas où nous pourrions filmer le lendemain. Nous ne pouvions dévoiler ouvertement le synopsis car si quelqu’un le découvrait, on courait le risque d’être expulsés de notre lieu de tournage. Mais ces difficultés nous ont réunis car nous avons eu la conviction que le film était encore plus important à faire à cause de l’homophobie rampante qui nous entourait. Au début, nous avons été assez naïfs pour demander à une femme qui dirigeait un ensemble de danse de soutenir notre projet. Mais elle a nous a littéralement expulsés en nous disant qu’il n’y avait pas d’homosexuels dans la danse géorgienne, que ça n’existait pas. Ensuite, elle a mis les autres compagnies en garde contre nous et a interdit à ses danseurs de participer. Trouver des gens pour nous aider s’est avéré très difficile. Mais notre producteur géorgien Ketie Danelia a fait, contre toute attente, un travail incroyable, réussissant à convaincre plusieurs personnes de nous soutenir.”