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Les bas-fonds de Bombay
On est face à une sorte d’ovni, tout en sensation, qui noue les tripes et serre le cœur, un film vertigineux, en dehors de la réalité mais à la fois tellement urbain, tellement contemporain. Sunrise cible les maux d’une société indienne décrépie en pleine mutation, le tout sublimé par un cinéaste en pleine maîtrise de son art. On peut lui reprocher des influences parfois trop prégnantes ou quelques facilités narratives, mais ces quelques menus défauts sont noyés dans l’esthétique et la force des images. Les acteurs sont irréprochables, Adil Hussain erre dans les rues tel un fantôme tandis que la jeune Gulnaaz Ansari apporte un peu d’humanité dans ce tourbillon de noirceur et de misanthropie. Un film fort, un polar désespéré, désenchanté par un metteur en scène en pleine possession de ses moyens, Sunrise est l’une des grosses claques du festival de Beaune. Merci à Eurozoom d'avoir distribué ce film chez nous.