Rencontres du troisième type
Fidèle à lui-même, Denis Villeneuve mise sur l'originalité et la poésie dans son nouveau film de science-fiction Premier contact (Arrival).
Adapté pour le cinéma par Eric Heisserer d'après la nouvelle L'Histoire de ma vie de Ted Chiang, Premier contact est un long métrage d'extraterrestres dans lequel ceux-ci ne servent qu'à appuyer une réflexion sur l'humanité.
Louise Banks (Amy Adams), une linguiste, se remet de la mort de sa fille. Lorsque 12 vaisseaux (appelés «coquilles») apparaissent simultanément aux quatre coins de la planète, elle est approchée par le colonel Weber (Forest Whitaker) pour aider l'armée à déchiffrer la langue des extraterrestres.
Elle rejoint alors une équipe dirigée par Ian Donnelly (Jeremy Renner), un physicien, qui a pour mandat, au travers de cette communication, de connaître les intentions - pacifiques ou belliqueuses? - de ces «aliens». Les heptapodes, baptisés ainsi en raison de leurs sept pieds, utilisent leur langue parlée, un ensemble de sons musicaux auquel Denis Villeneuve adjoint les compositions envoûtantes de Jóhann Jóhannsson. Et ils se servent également de leur langue écrite, bien plus complexe, faite de symboles circulaires tracés au moyen de nuages gazeux.
La communication, qu'elle soit au travers de signes écrits, de langue parlée ou de sensations ressenties au travers des souvenirs de la vie de Louise, mêlés à ces rencontres avec les heptapodes, est l'un des sujets dominants de Premier contact , dont on ne peut rien dire de trop précis sous peine de briser la magie et la poésie. Cet apprentissage de communication, essentiellement sensoriel, est mis en opposition avec la solitude de Louise et Ian ainsi qu'avec la peur des extraterrestres qui domine à l'extérieur de la zone protégée du vaisseau.
Comme dans Incendies ou Sicario, Denis Villeneuve, en se concentrant sur un personnage féminin à la fois fort et fragile, s'assure de susciter une empathie constante chez le spectateur. Conçu également comme un cheminement émotif que soutiennent des effets spéciaux suffisamment naturels pour ne pas détourner l'attention du sujet principal, le long métrage est habilement rythmé.
Loin du traitement habituel à grand renfort de batailles et d'effets spéciaux que réserve Hollywood aux histoires de science-fiction, Premier contact est une émouvante et très belle réflexion sur l'essence de la vie