Dans un palace de ville d’eau allemande, au cours d’une soirée théâtrale, un homme rencontre une femme et s’efforce de la faire se souvenir, ou de la persuader qu’un an auparavant, à Marienbad, elle lui a promis de partir avec lui.
Dans les salons de l’hôtel, dans le parc, dans la chambre de la jeune femme, il sera là, toujours insistant, persuasif, inquiétant. Et le film se déroule tantôt au présent, tantôt au passé, tantôt au futur, reprenant sans cesse le débat de l’héroïne qui lutte contre un souvenir dont elle n’est pas sûre, ou dont elle ne veut pas, ou qu’elle souhaite; tantôt l’acceptant, le repoussant, le désirant.
Un autre homme, mari ou amant, essaie de la retenir un instant… Et le labyrinthe du grand parc à la française qui l’attire, qui l’appelle…
« Il n’y a pas de solution au film. Evidemment, parmi les hypothèses qu’on peut faire, il y en a qui nous plaisent plus que d’autres. Mais l’essentiel c’est que cette possibilité de divergence d’interprétation demeure. On peut dire que c’est un film sur l’incertitude de l’amour (qu’est-ce qu’une passion, si on peut se poser tant de problèmes un an après ?) ou un film sur les univers parallèles (ces deux personnages sont peut-être parfaitement sincères et, par une sorte de détour, l’un des univers a peut-être croisé l’autre). On peut dire que c’est un film sur l’imaginaire, ou sur la persuasion, ou sur la communication.
On peut penser que c’est une vieille légende bretonne et que la mort vient chercher sa proie après un an de sursis. On peut croire que nous sommes dans un asile, ou dans une clinique, et que la femme est une véritable amnésique.
Toutes ces interprétations, toutes ces hypothèses sont également valables. Au spectateur de trouver sa propre vérité » Alain Resnais
Mais d’abord le spectateur doit se laisser aller à la beauté fascinante du film, se perdre dans les yeux de Delphine Seyrig, céder à l’envoûtement de sa voix sans pareille…