B.G
Le 12-09-2013
B.G, le 12-09-2013
Epopée tragique dans la forêt turque
Nihat est gardien dans une tour de guet destinée à prévenir les incendies, au milieu d’une grande forêt. Marqué par un incident dramatique survenu avant son engagement à ce poste, il reste retiré du monde pour faire le point sur lui-même. Par un concours de circonstances, il rencontre, cependant une jeune femme nommée Seher. Celle-ci est hôtesse dans une petite gare routière non loin de la tour où officie Nihat. Comme lui, elle évite de se mêler aux autres et reste en proie à une grande tristesse. Surmontant leurs blessures respectives, Nihat et Seher vont réapprendre à communiquer. Nihat est gardien dans une tour de guet destinée à prévenir les incendies, au milieu d’une grande forêt. Marqué par un incident dramatique survenu avant son engagement à ce poste, il reste retiré du monde pour faire le point sur lui-même. Par un concours de circonstances, il rencontre, cependant une jeune femme nommée Seher. Celle-ci est hôtesse dans une petite gare routière non loin de la tour où officie Nihat. Comme lui, elle évite de se mêler aux autres et reste en proie à une grande tristesse. Surmontant leurs blessures respectives, Nihat et Seher vont réapprendre à communiquer. but de leur épopée.
Avec une délicatesse et une intelligence de chaque instant, la réalisatrice Pelin Esmer décrit remarquablement l'évolution l'un vers l'autre, l'un parfois contre l'autre avant de devenir l'un pour l'autre, de ces deux personnages exclus par les autres et par eux-mêmes, deux personnages admirablement incarnés par deux grands comédiens, Nilay Erdonmez et Olgun Simsek. Tout ça en utilisant au mieux le paysage et les lieux, la tour de guet devenant l'oasis pour la renaissance de chacun.
Au-delà Pelin Esmer porte un regard lucide et inquiet sur sa société entravée autant par le carcan des traditions que par l'individualisme qui renvoie chacun à sa propre solitude. Déjà dans son premier film, le très touchant Les Collections de Mithat Bey, portrait d'un vieux stambouliote qui accumulait obstinément la mémoire de la ville sous forme de journaux et qui menaçait de se faire expulser par un propriétaire soucieux de faire de la spéculation immobilière, la réalisatrice montrait combien les cœurs purs avaient du mal à survivre dans la Turquie contemporaine. Il en est de même avec Nihat et Seher, fiers et grands face à l'adversité de la société des hommes.