Trente-cinq ans après Ridley Scott, Denis Villeneuve prend les commandes du film futuriste culte Blade Runner. Ryan Gosling rejoint Harrison Ford et déclare une guerre féroce aux humanoïdes « replicants ». Le film se déroule à Los Angeles en 2049, trente ans après les événements du premier volet. La situation écologique s’est dramatiquement dégradée, les eaux de la mer menacent de submerger Los Angeles et les habitants qui n’ont pas eu la chance de partir pour les colonies installées dans l’espace sont condamnés à survivre grâce aux aliments génétiquement modifiés générés par la compagnie Wallace. Le propriétaire de ladite compagnie, Niander Wallace (Jared Leto), est un riche scientifique idéaliste et visionnaire qui a profité de sa fortune pour créer un nouveau modèle de replicant – le Nexus-9, plus obéissant et plus facile à contrôler – qu’il a réintroduit dans la société. C’est dans ce contexte apocalyptique que nous rencontrons l’officier K (Ryan Gosling), un jeune Blade Runner (policier d’une unité spéciale) en possession d’un secret « capable de plonger le restant de la société dans le chaos », qui recherche avec véhémence Rick Deckard (Harrison Ford), ancien Blade Runner porté disparu depuis sa fuite avec la réplicante Rachel... Le fait que Deckard soit toujours en vie si longtemps après les événements de Blade Runner relance quant à lui le débat sur la nature du personnage : s’il est vraiment un replicant – un doute que laissait clairement planer la fin du premier volet dans la version « director’s cut » de 1992 – comment peut-il être encore en vie bien au-delà de la date d’expiration de quatre ans habituellement fixée aux androïdes ? Que Denis Villeneuve ait choisi ou non de lever ce mystère, nous attendons avec impatience la première de ce bulldozer cinématographique déjà plein de folles promesses !
Le premier Blade Runner était librement inspiré du roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques? de Philip K. Dick.
Avec la suite, on pousse encore plus loin la complexité des personnages imaginés au départ. Ces réplicants, humanoïdes plus humains que les humains, nous font rêver d'un monde sombre. Ce nouveau cauchemar est encore plus réel que l'original. Dès les premières secondes, ce Blade Runner 2049 nous plonge lentement mais sûrement dans un monde intense, puissant et souvent violent. Denis Villeneuve s'est fait une fierté de veiller aux ambiances sonores dès le début du tournage, et non à la fin comme on le fait si souvent au cinéma. Les planchers craquent, les murs éclatent et on éventre avec délicatesse. Chaque image a été visiblement filmée avec passion par l'un des meilleurs directeurs de la photographie, Roger Deakins, qui, une fois de plus, se surpasse. Plusieurs scènes ont été imaginées en tableaux, peints avec des tons d'orange et d'ocre. Puis il y a ce noir urbain enrobé de néons, un poème en soi.Le long métrage a bénéficié d'un budget de 200 millions de dollars américains et de près de 120 jours de tournage en Hongrie. Il faut saluer le courage de Denis Villeneuve, qui s'est fié à sa caméra plutôt qu'à des ordinateurs pour créer ce monde de rêves. Les décors sont réels et le jeu des acteurs en sort gagnant. Si Harrison Ford est à la hauteur, c'est Ryan Gosling qui vole la vedette. e rythme est lent, parfois trop, dans ce film de deux heures et quarante minutes. Un souhait du réalisateur qui, visiblement, s'est éloigné du simple divertissement pour nous faire vivre une véritable expérience cinématographique.
On ne va pas voir ce film pour s'amuser, mais pour le vivre.
BLADE RUNNER 2049 est un chef-d'œuvre.