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L'enfer c'est les autres
Jeune homme d’une vingtaine d’années, Nick quitte le Canada, où il vivait, pour rejoindre son frère en Colombie. Grand amateur de surf, il pense y avoir trouvé le paradis. Cette impression est décuplée lorsqu’il fait la connaissance de la belle María. La jeune colombienne travaille pour un organisme qui aide les populations pauvres de la région. Entre les deux, c’est immédiatement l’amour fou. À tel point que María décide de présenter Nick à sa famille, et en particulier à son oncle, le mystérieux Pablo Escobar. Nick ne tarde pas à comprendre qu’Escobar est en réalité un baron de la drogue. Mais convaincu par Maria que l’argent des deals va directement aux pauvres, il fait le maximum pour être intégré au sein du clan. Il gagne rapidement la confiance d’Escobar. Mais Nick ne pourra pas longtemps garder les mains propres.
Il s’agit du premier long-métrage de l’italien Andrea Di Stefano, jusque-là comédien (Avant la nuit, aux côtés de Javier Bardem et Johnny Depp). Di Stefano s’inspire d’un personnage réel, Pablo Escobar, à la personnalité controversée, pour créer un thriller mâtiné de mélodrame, au suspense redoutable. C’est Benicio Del Toro (Les Gardiens de la Galaxie) qui prête son charisme au personnage. Il y est remarquable d’ambiguïté. Mais on est à la fois déçu et ravi de ce faux biopic qui en fait s’intéresse à Escobar à travers le personnage de Nick, imaginé par l’auteur du film. Déçu car le grand film sur le cartel de Medellín et son sinistre personnage reste à faire, et ravi car l’originalité de ce scénario évite que le film ne tombe dans un académisme trop appuyé. Mais c’est vrai que l’on aurait bien aimé voir ce personnage criblé de balles agonisant sur les toits de Bogota.