La réalisatrice Léa Fazer nous livre avec Maestro un long-métrage drôle et touchant. Pio Marmaï qui incarne le rôle d'Henri, un jeune acteur désinvolte, plus fan du dernier Die Hard que d'un film de Buñuel , joue à la perfection. Oscillant entre le rôle de comique de service et celui d'acteur dramatique, tout est juste. Mais il n'est pas seul à jouer avec les sentiments du spectateur, le film repose sur un duo efficace. C'est Michael Lonsdale qui tient le rôle du grand réalisateur Cédric Rovère, il transporte tout ceux qui le souhaitent dans un monde où la poésie a toujours sa place. Sa prestance impressionne. Les seconds rôles sont aussi remarquables, pour ne citer que le duo de meilleurs amis d'Henri interprété par Alice Belaïdi et Nicolas Bridet qui brillent de par leur humour et naturel. Une petite fausse note peut-être, on a dû mal à croire à l'histoire d'amour entre Henri et Alice mais heureusement elle n'est que secondaire.
La relation centrale et presque filiale entre Henri et Cédric Rovère est en fait inspirée de l'expérience de tournage de Jocelyn Quivrin dans Les Amours d'Astrée et de Céladon dirigé par Eric Rohmer en 2007. Ce tournage changera l'acteur à jamais, et c'est cette rencontre qu'il a voulu porter à l'écran. Jocelyn Quivrin travaillera sur le scénario avec son amie et réalisatrice Léa Fazer. Malheureusement il ne finira jamais ce projet décédant en 2009 d'un accident de la route.
Léa Fazer va tout de même au bout de ce projet et le résultat est là, un film hommage drôle et émouvant.