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Servir à rien c'est la plus grande des libertés", conclut, le regard plein d’une profonde douceur, Sœur Michèle Cointet, la mère abbesse. Après avoir rejeté toutes les autres demandes, elle a accepté que Nicolas Gayraud filme de l’intérieur, " le temps de quelques jours ", l’ordre cistercien de la Stricte Observance, un des plus stricts, regroupant une trentaine de sœurs dans le couvent de Bonneval, créé en 1147 dans l’Aveyron. De Xavier, Maître chocolatier, aux plus jeunes moniales (25 à 30 ans) via les plus anciennes (plus de 80 ans), nous découvrons l’univers de ces femmes sereines, drôles (Ah ! sœur Anne-Claire parlant de ses " groles "), libres, s’exprimant sans langue de bois sur elles-mêmes et leur foi. Loin des clichés, elles sont diplômées et travaillent tout en respectant leur tradition contemplative.
Au fil des entretiens, Nicolas Gayraud nous dévoile leur humilité sincère, leur désir d’harmonie avec la nature, leur sentiment réel d’être riches de leur pauvreté, leur souffrance secrète sublimée. " Il ne s’agit pas d’un film religieux ", comme le confie l’auteur lui-même, mais bien d’une balade au cœur de l’amour des autres, du respect et de la confiance ainsi qu’une redécouverte des vertus de la lenteur.