Bulle Ogier commence sa carrière au café-théâtre. Sa rencontre avec le metteur en scène Marc'O joue un rôle déterminant pour la suite. De 1961 à 1967, elle collabore à tous ses projets dont Les Idoles (1967) qu'il adapte pour le grand écran. Toutes ces années passées au théâtre lui permettent de rencontrer de nombreux cinéastes dont Jacques Rivette avec qui elle tourne L' Amour fou en 1967. Le réalisateur l'emploiera plus tard à cinq reprises jusqu'en 1988 et La Bande des quatre . Elle collabore même aux scénarios de Celine et Julie vont en bateau (1973) et Le Pont du Nord (1982).Toute sa carrière, Bulle Ogier est restée fidèle à un cinéma d'auteur très exigeant. En 1969, elle incarne une femme emportée par la folie dans Paulina s'en va, le premier film d'André Techiné qui ne sort en salle qu'en 1975. Entre temps, l'actrice se fait remarquer pour ses compositions dans La Salamandre (1971) d'Alain Tanner et Le Charme discret de la bourgeoisie (1972) de Luis Buñuel. Dans les années 1970, elle collabore à deux reprises avec Barbet Schroeder. Pour les besoins de La Vallee (1972), elle joue au côté d'un de ses principaux partenaires sur scène et au grand écran, Jean-Pierre Kalfon, pour une expédition en Nouvelle-Guinée. Dans Maîtresse (1976), elle est une prostituée travaillant avec une clientèle sadomasochiste. A la fin de la décennie, on retrouve Bulle Ogier chez Rainer Werner Fassbinder et Marguerite Duras.Avec la cinéaste, elle collabore à trois films avant de se faire plus discrète dans les années 1980. En 1983, Barbet Schroeder la réemploie une troisième fois dans Tricheurs. Elle y accompagne Jacques Dutronc dévoré par le jeu. Trois années plus tard, on la retrouve en actrice de théâtre dans Mon cas de Manoel de Oliveira.Dans les années 1990, sa carrière est relancée par sa redécouverte par un jeune cinéma d'auteur français qui lui confie notamment des rôles de mère. C'est le cas de Xavier Beauvois pour Nord en 1991 et N'oublie pas que tu vas mourir en 1995. On la retrouve chez des cinéastes aussi divers que Marion Vernoux, Jacques Audiard ou Olivier Assayas. Sa performance dans Vénus beauté (institut) de Tonie Marshall lui vaut une nomination aux Césars en 1998. En 2002, 26 ans après Flocons d'or, elle tourne à nouveau avec Werner Schroeter pour Deux et tient le rôle d'une mère obsédée par le jeu dans Bord de mer, le premier long métrage de Julie Lopes-Curval, caméra d'or à Cannes en 2002.