Né d'un père cherokee et d'une mère italienne, Burt Reynolds grandit à Palm Beach, en Floride, et entame une carrière de footballeur professionnel que vient interrompre brutalement un grave accident de voiture. Se tournant vers le métier de cascadeur puis de comédien, il interprète quelques séries télévisées comme Gunsmoke (1962-1965) et Hawk (1966), avant de s'illustrer au cinéma dans les westerns Navajo Joe (1966) et Les Cent fusils (1969).Mais c'est en incarnant en 1972 un Américain de classe moyenne qui s'improvise aventurier et archer dans Délivrance que l'acteur à la carrure athlétique accède à la célébrité. Il se spécialise dès lors dans les rôles de macho et d'homme fort, renouant avec ses premières amours, le football américain, pour s'en prendre plein la gueule dans la comédie de Robert Aldrich. Après avoir fondé avec ce dernier la société de production Roburt Company en 1975, il se lance dans la réalisation, se mettant ainsi en scène dans Gator (1976), un thriller où un ancien cambrioleur est chargé de provoquer la chute d'un politicien corrompu, et L'Anti-gang (1981), l'histoire d'un flic de la brigade des moeurs enquêtant sur une affaire d'assassinat.Passionné de vitesse et de course automobile, Burt Reynolds interprète sous la houlette de Hal Needham deux personnages récurrents, dont l'un, Bandit, passe son temps à narguer les shérifs (Cours après moi shérif en 1977 et Tu fais pas le poids shérif ! en 1980) et l'autre, J.J. McClure, concourt pour le Cannonball (L'Equipée du cannonball en 1981 et Cannonball 2 en 1984). Ayant tourné sous la direction de réalisateurs aussi talentueux que Peter Bogdanovich (Nickelodeon), Alan J. Pakula (Merci d'avoir été ma femme) et Don Siegel (Le Lion sort ses griffes), le comédien moustachu se retrouve malgré tout cantonné, dans les années 80, à des rôles de flics violents comme en témoignent ses prestations dans les polars Haut les flingues ! (1984), Malone (1987) et Preuve à l'appui (1988).Ne craignant pas l'autodérision, quitte à sombrer dans la "beaufitude", Burt Reynolds balade sa silhouette de dur à cuire vieillissant dans des comédies peu convaincantes comme Un flic et demi (1993) et Striptease (1996), où il campe un politicien véreux et libidineux. Sa carrière trouve un nouveau souffle en 1997 avec Boogie nights, et la critique internationale salue sa performance de réalisateur de films X dans ce long métrage de Paul Thomas Anderson inspiré de la vie de l'acteur porno John Holmes. Mais ses films suivants -Mystery, Alaska, Stringer et The Crew- ne remportant pas le succès escompté, l'acteur doit se contenter de rôles secondaires sous forme de clins d'oeil comme dans Jusqu'au cou (2005), où son personnage d'ermite excentrique fait référence à Délivrance, et Mi-temps au mitard (id.), remake de Plein la gueule.