Jacques Rivette entre dans le cinéma par l'écrit. Habitué de la Cinémathèque française, il croise régulièrement François Truffaut, Jean-Luc Godard et Eric Rohmer avec qui il fonde La Gazette du cinéma en 1950. Critique aux Cahiers du cinéma, il en est le rédacteur en chef de 1963 à 1965.Assistant de Jacques Becker et de Jean Renoir, il réalise en 1958 son premier long métrage, Paris nous appartient. Il aborde des thèmes qu'il affectionne : le complot et les répétitions théâtrales. Avec ses comédiens, Jacques Rivette utilise une méthode qu'il a conservée tout au long de sa carrière : pas de scénario, juste quelques pages de synopsis. Le texte est donné la veille ou parfois le jour du tournage.Son second film, La Religieuse, réalisé en 1966 d'après le roman de Diderot, est interdit provisoirement par la censure française. Anna Karina y interprète Suzanne, une jeune fille mise de force dans un couvent mais qui refuse de prononcer ses voeux. Avec L' Amour fou et Out 1: Spectre - version courte d'un film qui dure 12 heures 40 -, il approfondit ses recherches sur l'improvisation et le mélange entre fiction et documentaire.Avec Celine et Julie vont en bateau, il touche au fantastique mais revient à un certain réalisme dans Le Pont du Nord. Emmanuelle Béart pose pour La Belle noiseuse en 1991 avec Michel Piccoli, et Sandrine Bonnaire est Jeanne d'Arc dans un film en deux épisodes Jeanne la Pucelle, les batailles, et Jeanne la Pucelle, les prisons.En 2000, Jacques Rivette réalise Va savoir, une comédie librement inspirée du Carrosse d'or de Jean Renoir, cinéaste auquel il avait consacré en 1966 un documentaire intitulé Jean Renoir, le patron. Jacques Rivette est fidèle à ses comédiens, puisqu'il refait tourner et Emmanuelle Béart, la première dans Secret Defense (1997), la seconde dans Histoire de Marie et Julien (2003), deux films qui voient le cinéaste renouer avec sa veine sombre.