Fils de la comédienne Renée Saint-Cyr, Georges Lautner commence des études de droit avant de se lancer dans le cinéma. Il est assistant réalisateur sur de nombreux films entre 1949 et 1957, dont "Horizons sans fin", de Jean Dréville ou "Le Temps des oeufs durs" et "Courte tête" de Norbert Carbonnaux. Il réalise son premier film, "La Môme aux boutons", en 1958.
1960 marque sa première collaboration avec Bernard Blier, dans le film "Marche ou crève", que le réalisateur considère comme son premier film. Ils se retrouveront ensuite sept fois, sur des films comme "Le Septième Juré", ou "Le Monocle noir". Ce film est d'ailleurs le premier d'une trilogie autour du personnage du "monocle", Théobald Dromard, interprété par Paul Meurisse, suivi par "L'Oeil du Monocle" et "Le Monocle rit jaune", dans lequel joue sa mère, Renée Saint-Cyr, pour la première fois dirigée par son fils. Mais on se souvient surtout de la collaboration Blier/Lautner pour l'énorme succès de "Les Tontons flingueurs", en 1963.
Ce film marque également le début d'une équipe fructueuse avec le dialoguiste Michel Audiard avec qui il aura ses plus gros succès, comme "Les Barbouzes" en 1964, "Le Pacha" trois ans plus tard, "Ne nous fâchons pas", "Flic ou voyou , ou enfin, en 1981, "Le Professionnel", qui réalise plus de 5 millions d'entrées. Entre 1963 et 1985, ils vont faire quatorze films ensemble, représentant le cinéma populaire français, et dont les héros ont souvent été incarnés par Francis Blanche, Lino Ventura, Jean Lefebvre ou Bernard Blier.
En 1970, il tente une expérience hollywoodienne en réalisant "La Route de Salina", avec Rita Hayworth, Robert Walker Jr. et Mimsy Farmer. Mais le film est un échec commercial, et le pousse à revenir à la comédie, avec "Quelques messieurs trop tranquilles", ou "La Valise", film dans lequel il retrouve Mireille Darc. Il tourne ensuite deux films policiers avec Alain Delon dans le rôle principal, "Les Seins de glace" en 1974 et "Mort d'un pourri" en 1977.
Mais les années 70 marquent surtout le début d'une nouvelle équipe formée par Georges Lautner et Jean-Paul Belmondo, à qui il concocte des rôles sur mesure avec "Flic ou voyou", ou "Le Guignolo", dans lequel " Bébel " effectue la cascade la plus dangereuse de sa carrière, survoler les doges de Venise suspendu à un hélicoptère. Vient ensuite "Le Professionnel" au début des années 80, le plus gros succès commercial du réalisateur, et dont la musique est composée par l'immense Ennio Morricone, qui sera nommé aux césars pour sa composition. Ils tournent encore deux films ensemble, "Joyeuses Pâques" et "L'Inconnu dans la maison", en 1992.
A la mort de Michel Audiard, en 1985, le réalisateur oscille entre comédie et policiers. Dans le premier genre il tourne "La Vie dissolue de Gérard Floque" en 1986 avec l'équipe du Splendid, ou "L'Invité surprise" en 1989. A côté il réalise des films à suspense, comme "La Maison assassinée". En 1992, il met fin à sa carrière au cinéma avec "L'Inconnu dans la maison".
Le cinéaste âgé de 87 ans est mort vendredi 22 novembre 2013 à Paris, a annoncé l'ancien cascadeur Rémy Julienne, citant son entourage proche.