Avant de devenir l'un des chefs de file de la Nouvelle Vague, il fut un vrai " cinglé " de cinéma, courant les ciné-clubs et la Cinémathèque française, s'entretenant avec les grands réalisateurs, et exerçant (aux Cahiers du cinéma, où l'avait fait entrer André Bazin, son père spirituel) sa verve critique contre une certaine tradition française de la " qualité ", à laquelle il opposait le culte des auteurs, Jean Renoir, Alfred Hitchcock, Orson Welles, Robert Bresson, Roberto Rossellini et quelques autres. Pourfendant l'académisme, prônant la sincérité et l'ingénuité dans la création, il opta pour un cinéma " à la première personne " dont son premier long métrage, les Quatre Cents Coups (1959) fut l'éclatant manifeste : il s'agit presque d'une autobiographie, narrant les premiers pas dans la vie d'un " enfant terrible " qui était son alter ego, et qu'interprétait un jeune acteur (Jean-Pierre Léaud) qui lui ressemblait comme un frère.