Issu d'une grande famille d'entrepreneurs de Valanciennes qui le prédestine tout naturellement à reprendre l'affaire, Pierre Richard, de son vrai nom Pierre Defays, préfère cependant suivre des cours d'art dramatique au Centre Dullin et chez Jean Vilar. Son nom changé, Pierre Richard commence alors sa vie artistique dans la troupe de Maurice Bejart, d'où il retire ce sens aigu pour la gestuelle chorégraphiée qui caractérise ses personnages. Au cabaret, Pierre Richard présente avec Victor Lanoux ses premiers sketches composés en duo. Il y crée l'image d'un hurluberlu à la fois timide et distrait. Il débute enfin au cinéma en 1967 dans Alexandre le Bienheureux d' Yves Robert aux côtés de Philippe Noiret.Il faut cependant attendre 1970, et Le Distrait qu'il écrit, interprète et réalise lui-même, pour que le comédien connaisse la consécration. Son personnage de gaffeur qui déclenche catastrophe sur catastrophe rencontre un succès immédiat. L'année suivante, il écrit Les Malheurs d'Alfred, qu'il joue et met en scène, avec la complicité d'Yves Robert pour l'écriture. Puis c'est le triomphe du Grand Blond avec une chaussure noire, réalisé par Yves Robert, où il impose définitivement son personnage de Pierrot lunaire. Dans cette comédie d'espionnage apparaît pour la première fois le personnage de François Perrin, écrit par Francis Veber. Les comédies se succèdent alors durant toute la décennie 70, dont certaines signées par lui, ou Claude Zidi (La Moutarde me monte au nez) et La Course à l'échalote). Passé à la réalisation en 1976, Francis Veber signe avec Le Jouet une comédie douce-amère qui donne à Pierre Richard un de ses meilleurs rôles. Le comédien tourne ensuite avec Gérard Oury, qui lui fait retrouver son vieux complice Victor Lanoux dans La Carapate.Au début des années 80, Francis Veber a l'idée de l'opposer à Gérard Depardieu dans La Chèvre. Plus de sept millions de spectateurs se presseront dans les salles pour suivre les rocambolesques aventures de Perrin et Campana. Devenus Pignon et Lucas, Pierre Richard et Gérard Depardieu reformeront leur tandem à deux reprises pour Les Compères en 1983, et Les Fugitifs en 1986. Ces comédies suivantes ( dont Mangeclous) déroutent le public, qui déserte les salles.Littéralement idôlatré dans les pays de l'Est où la réédition de ses films lui a assuré un statut de star, Pierre Richard accepte de tourner dans une coproduction franco-géorgienne, Les Mille et une recettes du cuisinier amoureux de qui sera présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 1996 et qui lui vaudra un Prix d'interprétation au festival de Karlovy Vary. Après une longue absence des écrans, durant laquelle il a toutefois remporté un vif succès en interprétant le rôle de Vitalis dans une adaptation pour la télévision du fameux roman Sans Famille, Pierre Richard revient sur le devant de la scène en 2003 avec Mariées mais pas trop, sous la direction de Catherine Corsini.
Après En attendant le déluge en 2004, Pierre Richard retrouve la comédie en incarnant un vieux hippie dans Le Cactus ou en jouant des personnages allumés sous la direction de Pierre-François Martin-Laval dans Essaye-moi et King Guillaume. Aussi bien à l'affiche du populaire Faubourg 36 que du sombre Le Serpent, l'acteur, qui prête sa voix à des personnages animés des Rois de la glisse et de Mia et le Migou, est de retour en haut de l'affiche. En 2009, il incarne Victor, "octogénaire à adopter" dans la nouvelle comédie de Thomas Gilou (La Vérité si je mens), puis apparaît dans Cinéman de Yann Moix aux cotés de Franck Dubosc.
Jonglant entre théâtre et cinéma, le comédien entame cette nouvelle décennie avec un agenda bien chargé. Côté grand écran, on le retrouve en 2010 aux cotés de Sylvie Testud dans Le Bonheur de Pierre de Robert Ménard, puis, deux ans plus tard, dans le nouveau film de Stéphane Robelin, Et si on vivait tous ensemble ?, dans lequel il partage notamment l'affiche avec Jane Fonda et Guy Bedos.