Né à Nice le 12 octobre 1925, Raoul Billerey, de son vrai prénom Emile, se forme auprès du comédien Pierre Renoir puis fait ses débuts sur les planches parisiennes au début des années cinquante mais il va vite se spécialiser en tant que cascadeur auprès du maître d’armes Claude Carliez.
Raoul Billerey participe aux nombreux films de capes et d’épées qui font légion à l’époque comme «Les trois mousquetaires» (1953) avec Georges Marchal ou «Cadet Rouselle» (1954) avec François Périer. Il partage sa lame avec Jean Marais dans: «Le bossu» (1959), et «Le capitan» (1960) de André Hunebelle avec également Bourvil, «Le Capitaine Fracasse» (1961) de Pierre Gaspard-Huit ou «Le masque de fer» (1962) de Henri Decoin. Elargissant son champ d’action, il collabore, entre 1963 et 1966, à la série «Thierry la fronde» qui révèle Jean-Claude Drouot, comédien qu’il retrouve dans la saga «La rivière Espérance» de Josée Dayan en 1994. S’il apparaît épisodiquement dans «Thierry la Fronde», il obtient un second rôle dans une autre série de capes et d'épées «Lagardère» (1967) avec Jean Piat. Toujours en maître d’armes, des metteurs en scène de théâtre font appel à lui: Raymond Rouleau pour «Lorenzaccio» (1964) avec Pierre Vaneck, Patrice Chéreau pour «Richard II» (1970) et Michel Berto pour «Les trois mousquetaires» (1971) avec Gérard Desarthe, apparaissant dans certains de ces spectacles. Mais sa collaboration la plus fructueuse reste celle avec Marcel Maréchal. Ensemble, ils signent la mise en scène de «Capitaine Fracasse» (1987) ou «Les trois mousquetaires» (1999). Au Théâtre de la Criée à Marseille, Marcel Maréchal le dirige dans «Paradis des morts de faim» (1986) de Sam Shepard.
À la soixantaine venue, la carrière de Raoul Billerey va prendre un nouvel des rôles de composition remarquables. Il est le père de Charlotte Gainsbourg dans «L’effrontée» (1985) de Claude Miller qui obtient un énorme succès, casting qui se reconstitue pour «La petite voleuse» en 1988. Dès lors, il enchaîne les prestations dans des films populaires: policier dans «37°2 le matin» (1985) de Jean-Jacques Beineix qui révèle Jean-Hugues Anglade et Béatrice Dalle ou curé dans «Le grand chemin» (1986) de Jean-Loup Hubert avec Anémone et Richard Bohringer couronnés tous deux par un César. Jean-Loup Hubert qui le dirige à nouveau dans «Après la guerre» (1988). Il obtient un rôle plus conséquent dans «Le moine et la sorcière» (1986) de Suzanne Schiffman avec Tchéky Karyo et Christine Boisson. Il renoue avec des fresques historiques avec «Chouans!» (1987) de Philippe de Broca et «La fille de d’Artagnan» (1993) de Bertrand Tavernier, tous deux avec Philippe Noiret et Sophie Marceau. On le retrouve à l’affiche de «Diên Biên Phù» (1991) de Pierre Schoendoerffer et incarne le père de Christophe Lambert dans «À ton image» de Aruna Villiers. Pour son dernier film, il retrouve Philippe Noiret dans «Les ripoux 3» (2003) avec Thierry Lhermitte et Lorànt Deutsch. Parallèlement, il mène une carrière fructueuse à la télévision: un rôle récurrent dans série «Quai n°1» (1997) avec Sophie Duez et Olivier Marchal et est le partenaire de Annie Girardot dans «Un pull par-dessus l’autre» (1993).
Retiré avec son épouse sur la commune de Limoux dans l’Aude, Raoul Billerey décède à l’aube de ses quatre-vingt-cinq ans le 28 juillet 2010 puis est incinéré au crématorium de Trèbes, information annoncée discrètement par le quotidien régional «La dépêche».