Né en 1938, Jiří Menzel apprend son métier à la FAMU, la célèbre école de cinéma de Prague. Il signe des courts-métrages avant de participer au film collectif Les Petites perles au fond de l’eau (1965), basé sur cinq histoires de l’écrivain Bohumil Hrabal, avec lequel il a une affinité particulière. Il éclate sur la scène internationale avec Trains étroitement surveillés (1966), fi lm clé de la Nouvelle Vague tchèque. Le réalisateur enchaîne ensuite les réussites, Un été capricieux (1967), puis Alouettes, le fil à la patte (1969), fi lm interdit. L’élan libérateur du Printemps de Prague est brisé par l’invasion des chars en 1968, marquant le début de la Normalisation qui met un coup d’arrêt à la carrière de Menzel. Contrairement, à Miloš Forman, il choisit de rester au pays. Ce n’est qu’en 1975 qu’il reprend le chemin des studios, signant pendant les années 80 des films toujours aussi mordants, tel Une Blonde émoustillante en 1980. Mon cher petit village (1985), nominé aux Oscars, marque son grand retour sur la scène internationale. Avec la chute du mur de Berlin, Alouettes, le fil à la patte sort enfin en 1990, et décroche l’Ours d’or à la Berlinale en 1990. Menzel continuera de tourner et de nous ravir avec des films pleins d’humour et de vitalité optimiste, comme Moi qui ait servi le roi d’Angleterre (2006) ou les Don Juans (2013), ratant de peu l’Oscar. Il est décédé le 5 septembre 2020.