Une rareté, un coup d'essai tourné en vingt-quatre jours et qui porte en germe toute l'œuvre à venir d'un des plus grands cinéastes américains contemporains.Scorsese insuffle toute sa cinéphilie dans ce film d’exploitation : références au Magicien d’Oz (Victor Fleming, 1939), à ses idoles les cinéastes Powell et Pressburger, à ses films de chevet Les Raisins de la colère (1940) et La Route au tabac (1941) de John Ford… Bertha Boxcar est aussi l’enfant du Bonnie and Clyde d’Arthur Penn (1967). La violence est partout, sans détour, mais les héros sont beaux et désirables, et le film, parfaitement écrit.Ce road movie militant suit l’équipée sauvage de ce quatuor de parias (l’insoumise, l’anarchiste, le Juif et le Noir) devenus hors-la-loi. D’étranges détails parsèment le film, lui donnant son caractère si particulier. Mais Bertha Boxcar dresse surtout le portrait d’une passionaria, femme moderne libre et déchue, sublime personnage féminin, rare et précieux dans l’œuvre de Scorsese.